lundi 7 avril 2014

Le silure, cet énorme poisson est-il un géant vorace ou un paisible monstre ?

Présent en Europe occidentale (France, Italie et Espagne) depuis une quarantaine d’années, le silure, par sa taille, alimente les rumeurs les plus folles. Tordons le cou une fois pour toutes à ces exagérations qui nuisent fortement à son image et provoquent encore de nos jours des comportements stupides de la part de pêcheurs pensant faire une bonne action en les tuant pour les abandonner dans un buisson...

LES MENSURATIONS :
Les plus gros silures capturés en Europe de l’ouest dépassent à peine 2,60 mètres et pèsent environ 110 kilogrammes. En Europe de l’est courent quelques légendes de poissons de 4 voire 6 mètres mais aucune photographie ou témoignage digne de foi ne sont parvenus jusqu’à nous…On peut supposer que la taille maximale est atteinte aujourd'hui. Les records actuels de taille et de poids seront sans doute battus un jour mais ce sera de quelques centimètres ou quelques kilogrammes.

L’APPETIT :
Le rapport le plus sérieux que nous ayons actuellement (Le silure glane en France - IRD, CSP, CEMAGREF) précise en page 10 : "Les adultes (…) ont une ration alimentaire annuelle qui varie entre 177 et 297% du poids total". Si on s’amuse à faire le calcul, cela représente, pour un très gros silure (100 kg), une ration moyenne journalière de 485 à 814 grammes, soit une ou deux brèmes par jour… Quand on sait que le silure mange aussi des écrevisses, des moules et des batraciens, cela réduit encore la quantité de poissons consommés.

LA COMPETITION AVEC LES AUTRES CARNASSIERS :
Extrait du rapport cité plus haut, page 13 : Il conviendrait d’évaluer la pression exercée sur le stock de poissons fourrage puisque ces prédateurs (silures, brochets, sandres) consomment tous les mêmes espèces, ce qui pourrait induire une compétition inter-spécifique si la ressource devenait limitante et que l’éventail des proies n’était plus assez diversifié. En France, seule une étude d’impact du silure sur les populations de proies est disponible ; la ressource alimentaire de la Saône n’est alors pas considérée comme un facteur limitant au développement du silure. Ce même rapport nous indique que le silure mange très peu de brochets (moins de 3% de la ration annuelle) mais il peut, occasionnellement, manger un peu plus de sandres (jusqu’à 18% ce qui représente, toujours pour un silure de 100kg, un sandre de 3 kg par mois au maximum, soit moins qu’un pêcheur ! ! !).

En conclusion :
Ne répétons pas avec le silure les mêmes erreurs que nous avons commises avec le sandre qui était, il y a trente ans, l’ogre qui allait détruire notre faune piscicole...

Pour plus d'info :  http://silurusglanis.free.fr
A bon(s) entendeur(s)...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire